Les Vilains, ce sont plusieurs farces d’Angelo Beolco dit Ruzzante, auteur italien du 16ème siècle, assemblées et traduites par André Gille, traducteur et acteur contemporain. Son adaptation est fidèle à l’expression populaire et garde la trace de la Comedia dell’arte.
Les vilains, ce sont des paysans padouans déracinés par les guerres dont s’inspire Ruzzante. Comme avec Chaplin, la guerre, la misère, la faim, la violence font rire. Ici nous l’avons transposée au 20ème siècle, dans les années 1940. Ils sont chez nous proches des Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola. Ces vilains-là sont cocasses, au langage fleuri proche de Rabelais. S’ils avaient une devise, ce serait : chacun pour soi et Dieu pour tous. Ils sont tour à tour dupes les uns des autres. Comme dit un personnage : l’amour est une méchante affaire !
C’est autour de l’amour que les intrigues se tissent et dévoilent les problèmes sociaux.
Angélo Beolco dit Ruzzante a écrit ces farces dans une époque agitée par les guerres et pourtant il fait rire. Ses antihéros nous touchent car ils sont une partie de nous-même et leur rusticité nous amuse. Cette pièce comprend des ruses, des filouteries, des expressions bien vertes sur l’amour, des exploits gaillards, voire du machisme, de la mauvaise foi et surtout beaucoup de naïveté.
Donc nous ferons rire sans vergogne avec ces antihéros plongés dans leurs turpitudes sociales, leur immense solitude et leurs échecs amoureux.
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