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Lettres de mon moulin
Avec Philippe Caubère

Sam. 8 mai 2021 – 19h00
Dim. 9 mai 2021 – 17h00
Maison de Pays – Nyons
128 Prom. de la Digue
Durée : Environ 1h40 chaque soirée
Première soirée : Installation, La diligence de Beaucaire, Le secret de Maître Cornille, La chèvre de Monsieur Seguin, L’Arlésienne, La légende de l’homme à la cervelle d’or, Le curé de Cucugnan, Le poète Mistral.
Deuxième soirée : La mule du Pape, Les deux auberges, Les trois messes basses, L’élixir du révérend père Gaucher, Nostalgie de casernes
Tarifs et formules :
Les deux soirées : 27€
Une soirée : 15€
Tarif réduit pour une soirée : 12€
Distribution :
Production La Comédie Nouvelle
Texte : Alphonse Daudet
Interprétation, mise en scène : Philippe Caubère
Productrice, aide-mémoire : Véronique Coquet
Lumière, régie : Mathieu Faedda
Conception du costume : Michel Dussarat – location Eurocostumes
Menuiserie : Patrick Pécout
Couture : Marie-Claire Ingarao
Conseillère langue provençale :
Marie-Charlotte Chamoux
Affiche : Sophie Comtet-Kouyaté
© Arnold Jerocki
En partenariat avec la ville de Nyons et Nyons en Scène.

Voilà, juste ça : des histoires, des paysages,
des personnages, des accents.
Et un pays.
Attention ! Ceci n’est PAS une lecture… !
Je sais ce qu’est une « lecture jouée » pour avoir souvent sacrifié à l’exercice. Tous mes spectacles bâtis sur des textes qui n’étaient pas de moi : Aragon, Montcouquiol, Benedetto, Suarès ou Pagnol, sont tous passés par cette étape. Et puis Alain Cuny avec Claudel, Fabrice Luchini avec Céline, Jouvet et d’autres, plus près de moi Michel Galabru avec les lettres de Raimu, ont donné à ce genre ses titres de noblesse. Mais je vous le dis franchement, quelque valables que soient ces exceptions, la lecture, jouée ou non, reste pour moi le degré zéro du théâtre.
Apprendre le texte m’en paraît être le degré un, le mettre en scène le degré deux, et le jouer, — sauf qu’attention : le BIEN jouer ! — le degré trois. Mais ça… c’est une autre affaire ! Au sujet de laquelle on ne peut, hélas, faire aucune promesse, ni donner de garantie. Juste en émettre l’espoir. Et s’y employer avec le plus de force, de patience et d’acharnement possibles. Ce qui n’a rien à voir, je le précise, avec un choix qui serait moral ou professionnel. Non : c’est un choix artistique. Apprendre le texte, « par coeur » comme on dit, c’est choisir de le pénétrer plutôt que de le survoler, l’explorer plutôt que de se contenter de le visiter ou de « se laisser traverser » par lui, comme le veut une certaine mode. C’est s’en imprégner enfin, en jouir, en souffrir, bref se l’approprier. Pour avoir une chance, une seule petite, de pouvoir un jour l’incarner comme si on l’avait écrit. Jouer les Lettres de mon moulin comme si c’était moi qui les avais pensées, imaginées. Comme si je m’en étais souvenu. Comme si je les avais vécues.
Je ne vais pas essayer de me lancer dans de grandes théories littéraires ou théâtrales, — encore moins politiques…— pour m’expliquer ou me justifier sur le choix de monter et jouer Alphonse Daudet plutôt que tel auteur ou que telle autre, puisqu’en définitive, la seule chose qui m’ait vraiment motivé, c’est l’envie de m’amuser et d’amuser les autres, petits et grands. Et si possible, de les toucher. À part une autre, plus particulière et personnelle : après l’Adieu à Ferdinand, je savais qu’un vide se ferait sentir et qu’il me faudrait quelque chose de fort pour ne pas y sombrer. Une chose qui me ramène à l’enfance, la mienne comme celle de tout le monde. L’enfance de l’art aussi. Voilà, juste ça : des histoires, des paysages, des personnages, des accents. Et un pays. Le mien : la Provence.
Philippe Caubère, le 22 Septembre 2020
Photos
© Hervé Hôte
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