héroïne(s) 3 – être ou ne pas

Un tête-à-tête entre une héroïne et son addiction… son travail.

Elle se raconte, avec fierté. Elle, le pur produit maison.

En vingt ans, elle a gravi tous les échelons. Elle, la jeune femme dynamique au sourire écrasant. Elle dit sa capacité à impliquer une équipe, mobiliser un être dans sa totalité.

Elle dit son plaisir à organiser des défis, pour faire levier par le rire : équipe déstressée – conflits dégoupillés – motivation gagnée ! Elle dit son infatigabilité. Pas de place pour le doute ou la fragilité. Elle dit son aptitude à révéler les talents cachés ou à les humilier pour conforter sa place et son pouvoir. Même son langage est devenu conquérant. Ce n’est pas du travail, c’est sa vie. Ce n’est plus un vecteur d’émancipation financière, c’est l’incarnation de sa volonté d’exister.

Mais l’injonction de la performance portée jusqu’à l’épuisement adoucie par le sentiment « d’être utile » ne tient pas éternellement face à la question abyssale du « qui suis-je ? ». Surtout quand pointe le remplacement par une plus neuve, plus vive, plus moderne…

La compagnie Les Passeurs a choisi d’explorer la question de nos addictions à travers différentes propositions artistiques. Nous vous présentons deux des trois volets d’un triptyque.

Sa metteure en scène, Lucile Jourdan, a fait le choix de confier l’écriture du triptyque à plusieurs auteur(e)s avec l’idée d’affronter par différents regards les questions que posent les comportements addictifs couramment présents dans notre société.  Des récits dont les histoires d’addictions sont peut être le reflet de déviances sociales collectives ?

Découvrez l’autre volet, « Héroïne(s) #1 – Lamento de Livia » vendredi 14 mai à Mollans-sur-Ouvèze